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Bi Kyo Ran

 

BI KYO RAN est le KING CRIMSON japonais. C'est du moins comme ça qu'on vous le présente partout. Si cela ne tenais qu'à moi, je me permettrais de rectifier cette phrase en disant plutôt : BI KYO RAN aspire à être le KING CRIMSON japonais. Et j'irais même plus loin encore : comme beaucoup d'autres groupes… Alors, qu'est-ce qui fait la différence ? Pourquoi parle-t-on plus de BI KYO RAN que des autres formations japonaises qui, elles aussi, s'évertuent à singer le groupuscule de Robert FRIPP ? Tout simplement parce que le véhicule de Kunio SUMA a été parmi les premiers, si pas le premier à émerger et à se faire connaître.

La genèse du groupe remonte à 1977 où, encore dissimulé sous le patronyme de MADOROMI, ce trio basse/batterie/guitare tourne intensivement comme cover band de KING CRIMSON. Un peu à l'instar des débuts des suédois d'ANEKDOTEN. Le label japonais Belle Antique publiera d'ailleurs au milieu des années quatre-vingt dix quelques témoignages en concert (de qualité sonore relativement médiocre) dont un, le dernier des quatre volume, consacré essentiellement à cette période.

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En réalité, il faudra attendre 1983 pour que le groupe publie son premier disque éponyme, dont l'influence majeure est étonnamment plus proche des disques de RUSH que de ceux de KING CRIMSON. Devenu BI KYO RAN, Kunio SUMA a gardé auprès de lui son batteur Masaaki NAGASAWA, auquel il adjoint Michiya KOIDE, le claviériste Yuki NAKAJIMA, le violoniste Toshihiro NAKANISHI et le bassiste Masahide SHIRATORI. C'est d'ailleurs avec celui-ci, et celui-ci seulement qu'il publiera son second effort : Parallax. La valse des changements de personnels ne fait que commencer et ici, il recueille Masaoki NIGASAKA. Ce disque de 1984 est considéré comme leur meilleur. Autant le dire tout de suite ; après avoir écouté ce disque, ça m'étonnerait fort que l'envie d'en savoir plus sur ce groupe grimpe en vous. Quoi que…


Même si BI KYO RAN s'en défend, inconsciemment il adopte des sonorités propres au néo prog, autre sous-genre que beaucoup de formations japonaises sont venus ruiner en enregistrant des musiques encore plus grotesques, pompiers et ridicules que les groupes dont ils se réclament. Certes, SUMA est un guitariste agile, mais qu'y a-t-il à extraire de ce jeu où chaque plan, chaque note a été repiqué ? Quand on écoute Richard PINHAS, on peut se dire que lui au moins est parvenu à définir et affirmer sa propre personnalité. Il n'en est rien pour SUMA. Le chant est mal assuré, très en retrait, et même carrément hors propos et la production est terne et plate. Bien sûr, aucun disque de progressif (ou en tout cas qui se veut comme tel) ne peut se conclure sans une pièce majeure, et Parallax n'y échappe pas avec son imposant Suite Ran où l'on se surprend à bailler entre deux interventions au mellotron.

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Puis, c'est le grand vide. Un grand silence de dix ans, comblé par la série des quatre albums d'archives en concert publié par Belle Antique (Fairy Tales, Who Ma, Ran et Madoromi).

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BI KYO RAN revient donc en 1995 avec sous le bras Go-Un, album conceptuel autour des cinq éléments majeurs constituant l'être humain suivant les préceptes bouddhistes. Si le son général nous épargne les faiblesses propres aux production des années quatre-vingt, l'orientation du groupe, elle, ne change pas. Et ce en dépit de l'apport notable de la claviériste Kotomi OTSUKA, ouvrant des perspectives nouvelles aux groupes en s'approchant des musiques ethniques et contemporaines. Un live, Deep Live, suivra très rapidement, avant que le groupe ne récidive trois ans plus tard avec le très explicite A Violent Music où SUMA se laisse aller à des parties de guitare incendiaires, non sans avoir au préalable avoir fait, une fois encore, le tri autour de lui, en engageant de nouveaux bassiste, batteur et claviériste.

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A Violent Music pourrait séduire, mais d'inévitables longueurs et des mélodies en bout de course peu mémorables, auront raison du potentiel qu'il eut été capable de dégager.

Nullement découragé, Kunio SUMA persévère en publiant une compilation intitulée Anthology Vol.1 où, en compagnie d'une nouvelle formation intégrant également violon, violoncelle et trompette, il revisite ce qu'il considère être ses propres classiques.

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Pour ma part, je crois qu'il serait plus sage de considérer BI KYO RAN comme une curiosité et non pas comme un groupe majeur.

(D.S)

Quelques liens sur le sujet: 

http://home.att.ne.jp/theta/haretoki/gohan/bkr/top/main/main_en.html