Encore un, me direz vous ! Et oui, depuis maintenant quelques années, c'est la noyade qui menace avec tous ses lives d'archives de Soft Machine. Mais là, on se propose d'écouter une archive de la période jazz rock-fusion du groupe. C'est un peu nouveau dans la démarche car il est rare d'entendre des témoignages hors de la période Wyatt. Ainsi c'est de l'après " Bundles ", sans doute le meilleur album de la période fusion de Soft Machine, auquel nous avons droit ici. Et surtout de l'arrivée d'un nouveau guitariste, John Etheridge, venu remplacer Alan Holdsworth. Notez qu'il est particulièrement mis en vedette sur la couverture du CD, tandis les autres musiciens figurent en petit dans les lettres qui constituent le mot " Soft ". L'instrument soliste n'est plus le sax mais la guitare. Plus de la moitié du répertoire est consacré à " Bundles " et le jeu d'Etheridge, qui vient du milieu rock, n'a vraiment rien à envier à celui d'Holdsworth. Deux titres encore inédits à l'époque figureront sur le prochain album " Softs ", qui correspondra à la fin d'une époque puisque le dernier musicien fondateur, Mike Ratledge, quittera le groupe. Les morceaux les plus longs sont les moins intéressants de la set list puisqu'il s'agit d'une part, d'un solo de batterie de John Marshall (" Sideburn "), certes costaud, d'une bonne dizaine de minutes (oui, c'est vrai que Marshall est meilleur que Wyatt), d'autre part de quinze minutes de jam (" Sign of Fire ") en guise de conclusion, particulièrement pénible. En général, les musiciens se font plaisir quand ils sont en jam session. Mais le public, lui, s'ennuie ferme. Il y a sûrement des exceptions à cette règle. Personnellement, je n'en connais pas. Mis à part ces deux morceaux, (25 minutes quand même !) le reste est tout à fait attrayant. Le son est très correct. Le niveau des musiciens est excellent. C'est l'effet " Bundles " ! C'est après que les choses vont se gâter pour Soft Machine.

(P.R)