val.jpg (17039 bytes)

 

 

 

 

Mon Genesis préféré va de " Foxtrot " à " Seconds Out "


Concernant la récente reformation de Genesis et cette tournée luxueuse qui sent littéralement la pompe à fric qui va s'en suivre cette année, on ne me l'a fera pas ! De quoi s'agit il exactement ? Il suffit simplement de comparer les line up en présence , c'est à dire celui de la reformation et celui de " And Then There Were Three " (1978) qui dura jusqu'en 1996, suite au départ de Phil Collins. Et que constate t'on ? Qu'il n'y a simplement pas de différence.

Ce Genesis là, qui dura tout de même une bonne quinzaine d'années et qui aura produit cinq albums studios et trois lives - dont un double, fut une grosse machine à tube - surtout à partir d' " Abacab " (1981) - qui, malgré les apparences (encore quelques instrumentaux et des climats - merci à Tony Banks - plus ou moins " ambitieux " et rappel au bon souvenir des vieux fans en concert du glorieux passé sous forme d'un " Old Medley ") n'avait pas d'autres buts que de produire purement et simplement de la pop commerciale. Nous sommes aux antipodes d'une formation dite progressive. Je ne remet pas en cause les capacités artistiques des musiciens (ils ont quand même fait des bonnes choses comme par exemple " Mama ", " Silver Rainbow ", " Heathase " ), car ils ont montré qu'ils étaient capables de produire de gros tubes. Mais ce n'est pas de ce Genesis là dont je veux parler, mais plutôt de celui qui en fut à l'origine et qui tira sa révérence après le départ de Steve Hackett.

Les plus beaux joyaux produits par cette formation sont à mon goût " A trick of The Tail " (1976) et " Wind And Wuthering " (1977), dont le seul faux pas sera " Your Own Special Way ". Finalement, le départ de Peter Gabriel aura permis aux autres musiciens de s'affirmer pleinement, en particulier Tony Banks et surtout, Steve Hackett, tout auréolé de la sortie de son premier album solo " Voyage of The Acolyte " (1975), qui pourrait sans problème faire parti de la discographie officielle de Genesis. Ils rassemblent d'ailleurs avec " Selling England by The Pound " (1973), tout le raffinement et le romantisme (ce coté très britannique finalement) de ce que représente pour moi le groupe Genesis. Ce son caractéristique qui fait vraiment rêver mais qui possède aussi une part mélancolique et torturée, à coup de mellotron bien senti (en particulier les chœurs qui donne un coté majestueux et grandiose), d'arpèges de guitares 12 cordes, de nappes d'orgues et de synthés magnifiques.

C'est d'ailleurs à partir de " Selling England by The Pound " que Genesis signe enfin son véritable chef d'œuvre, avec surtout une production digne de sa musique et l'arrivée du synthé qui apporte enfin de la fraîcheur à l'univers du groupe. On y trouve " Dancing With The Moonlit Knight ", un titre purement progressif, tout en contraste, l'instrumental " Cinema Show " et surtout le fameux " Firth of Fifth " où Steve Hackett signe son plus célèbre solo de guitare. Le faux pas : " More Fool Me ".

Ne négligeons pas pour autant " Foxtrot " (1972). Celui ci correspond à la fin et le début d'une époque. La fin du vieux son un peu rugueux (le triptyque qu'il forme avec " Trespass " (1970) et " Nursery Cryme " (1971) n'est guère enthousiasmant du point de vue de la production - même si " Foxtrot " est mieux produit que les deux autres) et le début d'une forme de raffinement dans les arrangements qui sera pleinement accompli avec l'album suivant. Et puis, il y a " Supper's Ready ", le morceau long (et à tiroirs) de référence - cette version studio avec Peter Gabriel au chant sera reprise avec une bien meilleure qualité en version live cinq ans plus tard avec Phil Collins au chant. " Watcher of The Skies " et " Can-Utility " sont aussi des références progressifs incontournables. Le faux pas : " Time table ".

Et puis, il y a le double live " Seconds Out " (1977), véritable best of, avec des musiciens au sommet de leur art dans des versions totalement transcendées de morceaux tels que " Robbery Assault And Battery ", " Firth of Fifth " ou " Cinéma Show ". Mais c'est surtout " Supper's Ready " qui a prit un vrai coup de jeune, malgré l'absence de Peter Gabriel. Et dire que Steve Hackett était sur le départ à ce moment là. C'est finalement chez lui que je retrouve tout de ce que j'aime chez Genesis. A ce titre, ses quatre premiers albums solos sont indispensables.

Vous remarquerez que je met volontairement de coté l'album dont beaucoup de monde parle, souvent en bien, le considérant parfois même comme le meilleur album. Je parle du fameux concept double album " The Lamb Lies Down On Broadway " (1974). Depuis très longtemps, je fais l'effort de l'écouter, mais décidément je n'arrive pas à aimer sa musique. D'abord parce que je trouve qu'elle a mal vieilli, ensuite je trouve qu'elle est trop directe, trop formatée, bien qu'elle soit en même temps très angoissante et pas très facile à appréhender.

Finalement le Genesis des années 80 se sera plus inspiré de " The Lamb " que de " Wind And Wuthering " ou de " Selling England ", et c'est bien ce que je lui reproche.

Morceaux favoris : " Dancing With The moonlit Knight ", " Can-Utility And The Coastliners ", "Blood of The Rooftops", "Dance On A Volcano".

(PR)