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Nektar

 

Méconnu du grand public, on a souvent à tort attribué à NEKTAR des origines germaniques qu'ils n'ont pas. Roye ALBRIGHTON (guitare, chant), Allan FREEMAN (claviers, mellotron), Derek MOORE (basse) et Ron HOWDEN (batterie, percussions), comme leurs noms l'indiquent, sont britanniques. A l'instar des américains de SWEET SMOKE, c'est depuis l'Allemangne, pour une raison ou une autre, qu'ils vont orchestrer leur campagne de conquête du monde. Il faut savoir en effet que, l'air de rien, ils réussirent quand même à être disque d'or de l'autre côté de l'Atlantique, au moment même où YES et PINK FLOYD mettaient tout le monde d'accord avec  Close to the Edge  et The Dark Side of The Moon , fort d'une réputation en concert qui dépasse tous les adjectifs mélioratifs qu'on a pu attribuer au show laser de la bande à Roger WATERS !

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Dès leurs débuts, avec  Journey To The Centre Of The Eye , en 1971, NEKTAR s'inscrit dans la mouvance space rock et psychédélique que sa situation géographique aidera sans aucun doute à entretenir cette belle confusion. La présence de Dieter DIERKS (TANGERINE DREAM, ASH RA TEMPEL, COSMIC JOKERS) au siège de producteur pour cet album et les deux autres qui vont suivre n'y sont pas non plus étranger. Constitué de treize titres relativement courts, c'est un superbe premier effort qui évoque tantôt les groupes de la scène allemande, mais aussi PINK FLOYD ou HAWKWIND. Sur une musique en électron libre se greffe des interventions magiques de mellotron que la guitare de Roye ALBRIGHTON vient enflammer.

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C'est pourtant avec leur seconde livraison,  A Tab In The Ocean  (1972) que le groupe va afficher des prétentions progressives. Comme l'illustrent
la plage titre (reprise par le groupe américain FRENCH TV sur son second album) ou  King of Twilight , les structures s'élargissent et flirtent les
quinze minutes, dispersant son aspect planant dans de longues expositions instrumentales, pourtant dénuées de toute démonstration technique. En ce
sens, ils rejoignent quelque part l'approche consensuelle du PINK FLOYD de  The Dark Side of The Moon  avec ses passages suspendus et polissés.
D'ailleurs, le titre  Desolation Valley  en est encore plus proche qu'on ne le croit, qu'il s'agisse du jeu de guitare fluide ou les parties vocales
digne d'un Roger WATERS période  A Saucerful of Secrets . Malgré la présence de trois longues plages sur leur opus suivant,  Nektar Sounds Like This   (1973), le groupe se montre moins ambitieux et échoue dans sa tentative d'accrocher l'auditeur. Pour cela, il faudra attendre leur quatrième album, leur seul disque d'or, aussi leur meilleur, le superbe et décisif Remember The Future   , paru la même année. Produit par Peter HAUKE qui collaborait déjà au travail d'ingénieur sur leurs précédents efforts,  Remember The Future   permet à NEKTAR d'atteindre le paroxysme de son art, à l'image de YES avec Close to the Edge , une fois encore. Un seul titre, long de quarante minutes, divisée en deux faces distinctes ; cela montre d'emblée l'ambition du projet. La rythmique est propulsée sur un rythme funky que des gammes d'orgues viennent décorer alors que s'agite à l'avant plan une guitare wah wah qui gesticule dans tous les sens. Le paysage changera à de multiples reprises, passant de passages assez apaisant à d'autres plus musclés, mais jamais dans l'excès.

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Pour avoir tenu compte des critiques émises lors de la réédition cd de ce disque, et ayant eu la chance de le comparer avec son pressage vinyle
d'origine, je peux confirmer ici même que la version compact ruine tout le travail du groupe, l'album faisant l'objet d'un remix où la guitare a été
tellement mise en retrait qu'elle semble gommée, et auquel on a rajouté des interventions inédéquates d'un synthétiseur.

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L'histoire se répète et NEKTAR ne fera pas exception à la règle ; après avoir atteint le sommet de son art, le groupe perpetuera quelques temps son
savoir faire, comme sur  Recycled en 1975, avant de tomber dans la facilité et se perdre dans autant de produits dénué de l'âme qu'ils ont vendu pour tenter d'atteindre, toujours, ce succès de masse qui, fatalement, ne vient jamais quand on l'appelle. Mais avant d'en arriver là, NEKTAR fera tout de même preuve de volonté et de courage en proposant avec  Down to Earth, en 1974, un disque assez unique dans leur discographie, un propos qu'ils entendent comme moteur à une réactualisation du groupe. Si l'entreprise échoue, on ne peut que s'incliner face à ce désir brûlant de casser quelque peu l'image qui les avait pourtant porté aux nues. Pour étoffer cet univers folklorique s'inspirant du monde du cirque que des interventions loufoques viennent ponctuer, la palette de son s'enrichit de la voix de Robert CALVERT, des saxophones de Steve GREGORY et Chris MERCER, des trompettes de Ron CARTHY et Butch HUDSON, ainsi que du magicien du clavier, Larry FAST (futur Peter GABRIEL Band) et cela donne quelque chose de fabuleux comme  That's Life .

Mais après une série de pas moins de trois albums live, exercice souvent dispensable, ce sera donc la débandade. Magic is a Child (1978) stigmatisant ce début de la fin, avec un son clairement orienté vers le tout à l'écoute (jeu de mot). Et je ne vous parle même pas des disques qui l'ont suivis, le dernier de cette triste série étant Man in the Moon, publié en 1980.

Vingt-deux ans plus tard, en janvier 2002, NEKTAR se rebiffe et revient avec la formation d'origine pour nous pondre un inattendu et non entendu (pour ma part) Prodigal Son .Trois petits tours et puis s'en vont ?

(D.S)

Quelques liens sur le sujet: 


http://www.geocities.com/cnektar/index.html