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Frank Zappa

 

Bon, je vais être obligé (mais j'aime ça) de m'y coller en ce qui concerne Frank Zappa.

Qu'est ce que j'en pense ? Un génie. Il a tout compris à la musique. Il a réussi le pari de faire une musique très travaillée qui ne se prend pas au sérieux, et ça, aucun groupe progressif n'a pu le faire, c'est bien ce qui dérange. Ces blagues de potache, sa vision cynique mais juste du monde dans lequel il vivait en fait un gars que j'aurais vraiment voulu rencontrer. En plus, je ne l'ai jamais vu en concert. Regrets éternels.

Maintenant, tenter de creuser dans sa discographie, voilà quelque chose de périlleux ! Je vais prendre mon scaphandre et je vais m'y appliquer. Je sais qu'on adore compartimenter toute l'oeuvre en période pour des raisons de lisibilité, et je vais voir ce que je peux faire.

Ce tableau ne se veut pas exhaustif. Les côtes ne reflète pas mes appréciations personnelles mais le degré d'accessibilité pour le profane !!!!


1965-1967:


les débuts des Mothers of Invention. Ne nous méprenons pas, malgré ses longs collages (« The Return of the Son of Monster Magnet»), la musique est plus proche du psyché que du prog. Jetez vous même un coup d'oeil à la pochette de « Freak Out ! », le doute n'est pas permis. La tendance générale est celle du psyché donc, mais rock aussi, plus dans le fond que dans la forme, je veux dire, l'aspect contestataire (omniprésent : voyez un titre comme « More Trouble Every Day »). Il aligne les albums studios et live avec déjà des changements de personnels. En concert, il s'agit plus de happenings que de réelles prestations avec intervention du public, danseuses torses nus, projection de diapositives et tout e qui s'en suit. Le premier album solo de Zappa sort en 1967 et résume d'emblée les prétentions du bonhomme : « Lumpy Gravy » est un collage stricto sensu monstrueux de toutes les musiques qu'il aime, du blues au contemporain, au doo-wop. Cette première période est très ardue, je ne la conseillerais pas au débutant.

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MOTHERS : FREAK OUT (1965) 6/10, ABSOLUTELY FREE (1966) 5/10, WE'RE ONLY IN IT FOR THE MONEY (1967) 5/10, RUBEN & THE JETS (1968) 4/10, très, voire trop pastiche, même s'il s'en est toujours défendu.


FZ : LUMPY GRAVY (1967) 4/10 ARCHIVES : PLAYGROUND PSYCHOTICS (1992) 5/10, YOU CAN'T DO THAT ON STAGE ANYMORE VOL. 4&5 (1993) 6/10

 



1968-1971:


Elle marque la volonté de Zappa de s'nscrire dans une école bien précise, et commence à créer des pièces majeures (« Uncle Meat »), touche à tout, il se lance même dans l'entreprise d'un film ( 200 Motels, bordélique à souhait). Mais il va aussi et surtout pondre en solo « hot Rats », un album indémodable. Le must absolu qu'il faut avoir. On commence tous par là, et après, on pioche à gauche et à droite. Il reconstitue une nouvelle formule des Mothers avec Flo & Eddie au chant qui continue à avoir cet aspect folldingo mais avec ce peps qui fait que ça déménage.

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MOTHERS : UNCLE MEAT (1969) 6/10, WEASELS RIPPED MY FLESH, très free jazz celui-là (1970) 5/10, BURNT WEENY SANDWICH (1970) 6/10, JUST ANOTHER BAND FROM L.A. (1971) 6/10

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FZ : HOT RATS jazzrock, jazzfusion (1969) 10/10, CHUNGA'S REVENGE le plus blues mais pas que ça, avec « Transylvania Boogie »(1971) 8/10, 200 MOTELS à écouter en dernier lieu (1971) 3/10

 


1972:

 


Cette année là, suite à un incident en concert, Zappa est contraint de rester chez lui, la jambe plâtré. C'est chez lui qu'il compose
deux albums absolument colossaux : « Waka/Jawaka » et « The Grand Wazoo ». Cet événement ne fera qu'accentuer la tendance selon laquelle Zappa s'atèle désormais plus à l'écriture qu'à l'interprétation.

 

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FZ : WAKA/JAWAKA (1972) 7/10, THE GRAND WAZOO qui peut résister à la suite « Eat that Question/Blessed relief » ?  (1972) 10/10

 


1973-1975:

 


Une nouvelle formation des Mothers, la dernière, et la meilleure. La quintessence même. Essentiel, absolument. Trois albums et un live, voire deux, si l'on considère le deuxième volume de la série « You can't do that on stage anymore ». Tout est extraordinnaire. On vogue entre funk, fusion, rock, blues, c'est virevoltant et revigorant. C'est ici aussi où il nous parle de sa « continuité  conceptuelle ». Je peux vous assurer qu'une fois que vous avez tout Zappa, et que vous connaissez bien ces disques, vous vous rendrez compte qu'il insert dans sa musique des thèmes qu'il avait déjà réutilisé, faisant de cette suite de disques une oeuvre avant tout. On retrouve à ses côtés, Jean-Luc PONTY, les frères FOWLER, George DUKE, Jack BRUCE (sur un titre) et Chester THOMPSON. Mention spéciale à Ruth UNDERWOOD, vibraphoniste, qui rendra malade tous les amateurs de cet instrument ô combien mésestimé.

 

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MOTHERS : OVER-NITE SENSATION, avec Jack Bruce(1973) 9/10, APOSTROPHE toute la face A est incroyable (1974) 9/10, ROXY & ELSEWHERE (1975) 8/10, ONE SIZE FITS ALL et le tryptique « Inca Roads/Andy/Florentine Pogen »(1975) 9/10 ARCHIVES : YOU CAN'T DO THAT ON STAGE ANYMORE VOL. 2, THE HELSINKI CONCERT (1988) 10/10


1976-1978:


Après une réconciliation avec son vieux pote Cpt. BEEFHEART au moment où il en avait le plus besoin, ZAPPA s'essaye à différentes formules, et pratique toujours une musique aussi barrée, parodique mais exigeante. Des problèmes de contrat (inhérents à toute son oeuvre) le forceront à créer sa propre boîte plus tard pour récupérer les bandes qu'il avait laissé à l'époque à Warner et que le label a démantibulé en quatre disques distincts alors que Zappa avait planché pour un box de quatre disques, assez représentatif de son rapport à la musique : il n'y a pas de genres, la musique est un genre en soi. C'est le fameux coffret LÄTHER qui verra le jour qu'à titre posthume en 1996.



ZAPPA + BEEFHEART : BONGO FURY (1976) 6/10

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FZ : ZOOT ALLURES où sont recrutés Eddie JOBSON et Terry BOZZIO (1977) 7/10, IN NEW YORK (1977) 8/10, STUDIO TAN (1979) 5/10, ORCHESTRAL FAVORITES (1979) 5/10, SLEEP DIRT (1979) 8/10...ces quatre derniers formant ce qui aurait dû constituer le fameux Box. SLEEP DIRT est peut-être ce que Zappa a fait de plus prog. Ecoutez « Filthy Habits » ou « The ocean is the ultimate solution » ; incendiaire.

 


1979-1982:


Zappa se recadre plus FM avec des albums très pop dans l'approche mais avec ses ingrédients particuliers. Il en fera vite le tour. Ces albums ne sont pas à négliger. Ils sont un excellent point de départ et démontre le savoir faire de Zappa à insérer dans tous les genres ce sang neuf qui fait de sa musique une musique hors norme.

 

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SHEIK YERBOUTI, live et parodique, avec Adrian BELEW qui singe Bob Dylan, et l'incroyable 'Wild Love' (1979) 8/10, JOE' GARAGE ...un concept album qui raconte un peu la même histoire que 2112 de RUSH, mais la déconne en plus, et il y a des parties instrumentales démentielles « Keep it Greasy », « Packard Goose »(1979) 9/10, TINSELTOWN REBELLION où arrive un certain Steve VAI, mais c'est pas métal pour autant(1980) 7/10, YOU ARE WHAT YOU IS (1981) 8/10, SHIP ARRIVING TOO LATE TO SAVE A DROWNING WITCH (1982) 6/10


1984-1987:


Dans le milieu des années 80, il va se laisser aller complètement à son amour immodéré pour la musique contemporaine et va aligner ainsi une série d'albums qui plairont surtout à ceux d'entre vous qui sont plus ouvertement amateurs de RIO.

 

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LONDON SYMPHONY ORCHESTRA (1984) 5/10, THE PERFECT STRANGER, conduit par BOULEZ (1985) 6/10, JAZZ FROM HELL,exclusivement composé au synclavier, excepté la performance live St Etienne (1987) 5/10

 


1989-1991:


Il repart pour une dernière fois en tournée, avec un nouveau band, et multiplie les initiatives, continuant à jouer sur plusieurs tableaux à la fois : musique contemporaine avec « yellow Shark », travail studio en solo avec le double « Civilisation Phaze III ».

 

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BROADWAY THE HARD WAY (1989) 6/10, THE BEST BAND YOU NEVER HEARD IN YOUR LIFE (1991) 8/10, MAKE A JAZZ NOISE HERE (1991), les trois faisant partie du même témoignage de sa dernière tournée. Le second est le meilleur point de départ, constituant un espèce de best of. 6/10, THE YELLOW SHARK (1993) 4/10, CIVILISATION PHAZE III (1993) 4/10


Pour être tout à fait complet, Zappa était aussi un très grand guitariste. Il a sorti de son vivant deux coffrets regroupant ses
solii de façon enchaînée, et on s'ennuie pas une minute.

(D.S)

 

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SHUT UP'N PLAY YER GUITAR (1981) 8/10, GUITAR (1988) 7/10

 

Quelques liens sur le sujet: 

http://www.fredunzel.com/graphiose/

http://www.zutalors.org/

http://www.swinginpig.net

http://zappa.playhear.com

http://www.zappa.com

http://planetzappa.com/